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     Elle fut réveillée par les gouttes d'eau ruisselant sur son visage, collant des mèches entières de ses cheveux, surprise par un orage d'été. D'un bond, Oscar se leva et alla secouer André. Celui-ci grogna et finit par se mettre debout.

 - "Il ne manquait plus que cela, dit-elle, où diable allons-nous trouver un abri en pleine forêt ?

 - Il me semble avoir remarqué une cabane de berger juste à l'entrée. Retournes-y pendant que je m'occupe des chevaux"

     Oscar courut donc vers la masure pendant qu'André détachait les montures. Il lui fallut bien cinq minutes pour y parvenir.

     Leur abri de fortune n'était guère reluisant, de vieux murs surmontés par des branchages, mais au moins, il semblait solide et les épargnerait de la pluie. Oscar y entra la première. La pièce principale était aussi spacieuse que l'on pouvait s'y attendre, mais c'était toujours mieux que rien. Il n'y avait à l'intérieur qu'un banc en pierre et un âtre grossier au milieu pour chauffer la pièce. Oscar s'ébroua et commença à sentir l'humidité de ses vêtements la transpercer.

     André entra, trempé jusqu'aux os, les cheveux plaqués sur ses épaules, les habits dégoulinants.

 - "Bon sang, quelle averse ! , dit-il en tentant de se recoiffer. Tiens ! , on va pouvoir faire du feu ici. Oscar, as-tu vu du bois sec quelque part ?

 - Je crois qu'il y en a juste à côté du banc…. Oui, c'est bien cela.

 - Bon, il faut se dépêcher si on ne veut pas attraper un bon rhume", dit-il en s'affairant.

     Le feu commençant à prendre, André décida d'ôter sa chemise qui le collait. Il l'essora en regardant Oscar. Puis il s'occupa de ses cheveux, enleva ses bottes et ses chaussettes puis s'assit devant le feu.

     Oscar commença à l'imiter mais elle arrêta son geste à mi-chemin. Comme souvent, lorsqu'elle était en compagnie d'André, elle avait oublié qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait être.

 - "André, veux-tu te tourner s'il te plaît ?

 - Voyons, ne fais pas tant de manière, un noble peut bien se sécher avec un roturier sans que cela le dérange.

 - Mais ce n'est pas de cela dont je te parle ! Tu aurais donc oublié ?

 - Oh ! Excuse-moi Oscar", répondit-il embarrassé.

     Sa gêne redoubla quand il aperçut les bandages dissimulés sous la chemise à demi-relevée, ces bandages qui lui rappelaient que son Oscar était bien une femme. A la lumière du feu, elle était magnifique, ses cheveux prenaient une teinte rousse, mais son corps était parcouru de frissons. André se tourna donc pendant qu'elle enlevait sa chemise. Elle la tordit, enleva chaussures et ceinturon et s'allongea sur le ventre près du feu de façon à dissimuler toute trace de féminité.

     Quand André put se retourner, il avait devant lui à nouveau son compagnon de toujours. Sa tête reposant contre ses bras croisés, elle le regardait en souriant. Cependant, voyant des rougeurs de gêne apparaître sur les joues d'Oscar, il décida de lui faciliter la tâche en lui tournant le dos.

 - "Il est déjà tard. Profitons-en pour dormir en attendant que la pluie cesse. Nous reprendrons la route demain matin. Bonne nuit André.

 - J'espère que tu trouves ta couche confortable au moins ! En tout cas, je vais surveiller le feu de temps en temps. Bonne nuit Oscar."

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